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LA PAIX AU MOYEN-ORIENT : mythe ou réalité ?

1998-01-12

AMINE GEMAYEL

LA PAIX AU MOYEN-ORIENT :
mythe ou réalité ?

POLITEIA
CENTRALE PARIS

PARIS, LE 12 JANVIER 1998

Au delà de ces positions de base, on se perd en conjectures sur les véritables intentions du nouveau Premier ministre israélien, même sur sa capacité à réaliser ce rêve de la paix que les précédents gouvernements israéliens, selon certains observateurs politiques, étaient sur le point de réaliser.
Depuis le début de l’année 1997, doit faire face à tout un ensemble de problèmes politiques et de scandales concernant certains de ses proches, ce qui va miner son autorité et son prestige. Pendant que les négociations avec les palestiniens battent leur plein sous l’égide des américains pour l’application des accords d’Oslo, le Premier ministre israélien s’engage dans un bras de fer avec les palestiniens et l’ensemble du camp arabe en décidant par exemple d’ouvrir aux piétons un ancien tunel sous les lieux saints musulmans de Jérusalem, ou de faire bâtir, en plein quartier arabe de la ville sainte, un ensemble de maisons destinées aux Juifs exclusivement; ces deux initiatives que le précédent gouvernement de Shimon Pérés avait gelé au bénéfice du processus de paix, et bien d’autres, devaient mettre le feu aux poudres, et créer un climat malsain de méfiance et d’agressivité entre arabes et israélien. Aussitôt des manifestations sont organisées dans plusieurs villes palestiniennes et un jeune palestinien suicidaire, cintré de bombes, se fait exploser en plein centre de Tell Aviv provoquant des dizaines de tués et de blessés. Natanyahu de commenter alors: « Rien ne justifie le terrorisme. »
Deux autres bombes durant l’été dernier gèlent sérieusement les initiatives américaines. Netanyahu n’accepte de reprendre les négociations qu’à condition qu’Arafat mette définitivement fin aux activités de Hamas en Palestine. En d’autres termes au prix d’une guerre civile palestinienne. Depuis, les négociations sont toujours gelées en attendant de savoir si Arafat fait assez pour contenir les militants de Hamas. En même temps, l’aile dure du cabinet Nétanyahu bloque les nouveaux retraits de l’armée israélienne de Cisjordanie en vertu des accords d’Oslo, pendant que les implantations battaient leur plein.
Nétanyahu reste donc une énigme.
D’une part il déclare reconnaître et être lié par les accords d’Oslo, alors qu’il ne fait aucun effort pour aider à leur application. On le blâme universellement pour avoir antagonisé les arabes et pour avoir mis en danger le processus de paix au Moyen Orient dans son ensemble. Les arabes en premier, mais les américains aussi les européens et l’opposition israélienne sont choqués par son arrogance, et même parfois par ses actions irréfléchies. A la fin de l’année dernière, la vieille garde de son propre parti a même cherché à le démettre, faute de quoi le vice premier ministre et ministre des affaires étrangères Mr David Lévy démissionne alors que le ministre de la défense menace de le suivre.
Malgré tout cela, Mr Nétanyahu persiste à dire qu’il est le seul à pouvoir faire la Paix avec les palestiniens; il faut dire que parfois la réalité dépasse la fiction, sera-t-il le cas cette fois-ci?