S’exprimant au terme d’une réunion du bureau politique Kataëb, le président Amine Gemayel s’est dit « affligé » par ce qui se passe dans la ville chrétienne syrienne de Maaloula. Il a affirmé que les combats entre les forces du régime et celles de l’opposition, ainsi que les rumeurs sur des massacres constituent « le plus grand coup porté à la Syrie et à l’opposition qui réclame une Syrie démocratique et pluraliste ».
L’affaire de Maaloula, au cœur d’informations contradictoires et de rumeurs les plus folles, « est une ligne rouge et elle est inacceptable », a poursuivi M. Gemayel qui a rappelé « le rapt des évêques, de moines, de prêtres et de civils, ainsi que la profanation d’églises en Syrie ». « Il faut que l’opposition syrienne, que nous soutenons parce que nous appuyons le changement et que nous sommes favorables à un système pluraliste, assume ses responsabilités avec tous. Ce qui se passe à Maaloula nous inquiète et devrait inquiéter tout autant l’opposition ainsi que tous les amis de la Syrie qui appellent à une démocratie plurielle dans ce pays », a-t-il dit, avant d’affirmer avoir établi « les contacts qu’il faut au sujet de Maaloula ».
Sur le dossier libanais, le leader des Kataëb a jugé que la gravité de la situation actuelle, à tous les plans, sécuritaire, économique et social, commande la mise en place d’un gouvernement. Il a cité dans ce cadre le cri d’alarme des organismes économiques, les difficultés socio-économiques des Libanais avec la rentrée scolaire, le nombre sans cesse grandissant de réfugiés syriens, les craintes et les dangers découlant de ce qui se passe en Syrie, avant d’inviter toutes les parties locales à renoncer aux conditions et aux contre-conditions pour favoriser la formation d’un gouvernement et aider le Premier ministre désigné, Tammam Salam, dans cette tâche. « Le parti Kataëb s’associe au Premier ministre désigné et souhaite l’aider sur ce plan », a-t-il insisté, en affirmant que la nouvelle équipe ministérielle devrait se conformer à la déclaration de Baabda « qui est à même de préserver le Liban, même si certains ne la reconnaissent plus », en allusion au Hezbollah.